lundi 19 janvier 2009

Lettre de refus agréable.

L'intuition que je nourrissais depuis quelque temps au sujet des maisons d'édition, vient de trouver une raison d'être confortée. Une lettre (pas type) d'un directeur de collection me rappelle qu'il ne lui sera plus possible "d'accueillir de nouveaux auteurs" et ce, indépendemment du fait qu'il ait lu mon roman avec plaisir. Si ce directeur passe par ici, je lui envoie mon bonjour pour avoir pris le temps 1) de me lire 2) de me renvoyer une lettre écrite de sa propre main 3) de m'avoir donnée une information importante qui m'évitera de procéder à de nouveaux envois 4) d'avoir commenté mon texte. C'est chose rare par les temps qui courent.
Mais dois-je rappeler que c'est ce même directeur qui, lors d'une rencontre aux Correspondances de Manosque (voir posts de septembre 2008), avait soutenu énergiquement l'idée que seul l'envoi de manuscrit pouvait garantir à l'auteur de rencontrer un jour la vraie reconnaissance ? Que jamais le net ne pourrait constituer une voie d'émergence ? Qu'il fallait persévérer dans les envois sans se décourager ?
Attention, je comprends parfaitement l'idée qu'une maison ne puisse pas laisser rentrer indéfiniment de nouveaux auteurs ; mais pourquoi ne pas signifier clairement qu'il est totalement inutile de s'obstiner à l'envoi de manuscrits papier ? Y'a-t-il un intérêt (autre que celui que je n'arrive pas à percevoir) à maintenir un flou à ce sujet ? Quelqu'un pourrait-il m'éclairer sur ce point ?
Finalement il n'y a d'autre possibilité, si les maisons d'édition sont si engorgées, que de prendre par soi-même la place qu'on veut s'assigner.

3 commentaires:

Manuel Montero a dit…

Reine, tout ce que je sais, c'est qu'il faut que ça déborde. Différemment l'on pourrait dire que la reconnaissance c'est nous qui la fabriquons dans l'épaisseur de nos insomnies et de nos siestes, dans la libido qui structure notre travail.

Anonyme a dit…

Reine, je suis quant à moi complètement déboussolé.

Franck Bellucci a dit…

Ma maigre expérience m'a fait hélas comprendre que la potentielle qualité d'un texte ne saurait suffire pour convaincre un éditeur de le publier, surtout si son auteur a la mauvaise idée d'être un inconnu et s'il n'est pas encore médiatisé pas plus qu'il ne peut être parrainé. Ainsi, d'autres paramètres que ceux proprement littéraires et qualitatifs entrent en ligne de compte (sans jeu de mots...) dans les choix d'une maison d'édition. La notoriété, la "modernité" (???), le physique, le réseau d'influence... On peut le déplorer, mais c'est ainsi. Autant le savoir à défaut de l'accepter pour essayer de "faire avec" (ou plutôt sans). Un éditeur n'a rien a gagner à publier un inconnu et un inconnu le restera définitivement tant qu'il n'aura pas été publié par un éditeur reconnu. Bref, tout n'est qu'une sombre histoire de (re)connaissance. Toutefois, certains petits éditeurs indépendants prennent encore le risque de jouer le jeu et de survivre... Ils n'en sont que plus méritants !