mardi 9 décembre 2008

Petite promo

Brièvement, quelques mots pour annoncer que pour mon second tirage de Civilisation perdue, j'ai choisi the Book edition plutôt que Lulu afin de privilégier une entreprise française. Merci au blogueur qui m'a donné le tuyau. Je devrais recevoir le paquet en fin de semaine ; ça me donnera l'occasion de faire un comparatif entre les deux maisons.
Du côté des maisons d'édition, toujours pas de réponse alors que je m'apprête à enregistrer le 160ème achat pour ce roman et que je vais, dès le 200 ème écoulé, m'attaquer à la publication de mes autres livres. Pour information, six maisons d'édition détiennent Civilisation perdue depuis deux mois dans leurs locaux ; pas de réponse encore. Avec mes romans précédents, j'avais dû attendre trois mois pour recevoir une lettre-type et la réclamation d'un chèque d'un montant variable (de 3 euros à 6 euros pour les maisons d'édition un peu gourmandes) pour récupérer mon livre. Je pense donc que l'année 2009 s'ouvrira logiquement sur un afflux de lettres-type dans la boîte aux lettres.
Seules les Editions du Rocher ont été parfaitement claires en annonçant qu'elles n'acceptaient plus les manuscrits. Et les autres ? Pour elles, je ferai une petite anthologie des meilleurs tournures, des formules les plus alambiquées, elliptiques, sybillines de leurs lettres afin que le pathétique puisse trouver ici la possibilité d'une transmutation heureuse : La compilation de l'insignifiance (ou comment les maisons d'édition portant la littérature aux nues s'évertuent à mépriser ceux qui l'incarnent en leur fouillant la rétine de leurs platitudes) ; ou bien autre titre envisageable : L'artiste face au bureaucrate, vrais ennemis publics (cette fois).

13 commentaires:

Michel a dit…

Votre démarche est intéressante. Je trouve que vous avez du courage - non, vraiment. C'est comme une expérience d'une nouvelle façon de produire. Je ne pensais pas que cette auto-édition-distribution fonctionnerait avec les livres. Cela ouvre des perspectives étonnantes.

La contempo-reine a dit…

Cher Michel,
La démarche traditionnelle qui consiste à attendre des années le bon vouloir d'une maison d'édition est certainement plus frustrante mais plus "simple" dans la mesure où tout ce travail de distribution est délégué.L'auto-édition-distribution a ce mérite que sa réussite dépend du créateur : aucun stade ne lui échappe. Mais le seul ennui, c'est l'absence d'un réseau plus large que celui qui est à mon immédiate dispostion. J'essaie désormais de trouver des solutions pour créer une structure intermédiaire entre la marche classique (attente infructueuse) et le statut trop confidentiel de l'auto-édition-distribution.C'est une autre paire de manches...

Michel a dit…

En fait, on pense souvent qu'on doit consacrer son temps au travail (écriture, documentation, etc.) - mais en fait, cela ne représente que 50% de son énergie. Les 50% autres doivent être consacrés à la promotion (marketing, relation, etc.)
C'est étrange, désespérant, mais c'est ainsi...
Savez-vous que Claude Lelouch ou Claude Berri sont devenus producteur de cinéma parce que personne ne voulait les produire ? N'est-ce pas dans ce chemin que vous allez (sans peut-être en être tout à fait consciente) ?

La contempo-reine a dit…

Sans doute Michel ; d'une façon ou d'une autre, il faut reprendre la main. Au nom de quoi l'éditeur serait-il le seul apte à couronner le travail de l'écrivain ? Ce qui est perturbant dans ce système pourtant en vigueur, c'est qu'il semble complètement fermé à toute tentative de rentrer en communication avec lui. Drôle de paradoxe tout de même qu'un monde éditorial qui tient les écrivains à distance !
Pour Claude Berri, je ne savais pas ; mais si je pouvais atteindre son niveau de réussite, je ne m'en plaindrais pas !
Dernière remarque : les éditeurs dans leur majorité craignent l'émergence de la diffusion des textes sur le net ; pour eux, c'est une menace au lieu d'être une opportunité supplémentaire. Aussi, dans un dialogue que j'ai pu avoir il y a quelque temps avec l'un deux,j'ai été sermonnée pour avoir mis une nouvelle en ligne (sur un site d'éditeur). Il soutenait que le seul moyen d'être lue, publiée et reconnue était l'envoi d'un manuscrit par la poste ; le pensant de bonne foi, je me suis exécutée... après plus de trois mois, je n'ai toujours pas l'ombre d'une réponse, ou même d'un début de communication (ou encore d'une simple confirmation de bonne réception); on donc est en plein dans l'injonction paradoxale. C'est usant à la longue d'être manipulée comme une marionnette. Et comme je ne crois pas à la fatalité ou à la prédestination mais plutôt à l'idée que rien ne nous empêche de modifier ce qui ne nous convient pas et de créer une structure à la mesure de notre désir, il faut avec les faibles moyens qui sont les miens trouver des solutions tangibles pour ouvrir des horizons pour moi et pour d'autres, à terme...

Michel a dit…

Ton analyse est vraie. Mais je crois au rôle de l'éditeur (qui est le même que celui du producteur de cinéma, de musique ou le marchand de tableau) : être un œil extérieur pour l'écrivain, le confident, l'aiguillon, celui qui peut faire accoucher de l'œuvre. Il (l'éditeur...) permet aussi que l'immatériel devienne matériel, et que cela rencontre le public. C'est le lien entre l'auteur et le public. Léo Scheer (avec M@nuscrit) fait cela - l'aspect éditorial en moins : et c'est ce qui gène les autres éditeurs... Cela lui sert aussi de tamis supplémentaire à l'envoi postal. C'est très intelligent de sa part.

Que les nouveaux médias perturbent le jeux des habitudes, peu importe : le travail de l'éditeur perdurera. C'est ma conviction.

Après que les éditeurs se trompent, loupent même des chefs d'œuvre... c'est le jeu constant. Une fatigue, un mauvais moment, etc. peuvent perturber le jugement. C'est humain, profondément humain : mais c'est aussi Kahnweiler qui fut subjugué par les Demoiselles d'Avignon qui végétait dans l'atelier de Picasso bien que le tableau fut refuser par tous les marchands de l'époque (même Vollard). Le même Kahnweiller refusa d'autres artistes : il se trompa aussi beaucoup...

D'un autre coté, je crois aussi que l'auteur doit avoir une foi inextinguible en soi, et il doit aussi avoir la capacité de se promouvoir... (ce que je n'ai pas, par exemple).

Je pense aussi qu'il y a des manques dans la politique éditoriale des grandes maisons - je veux pas faire d'auto promotion mais voir mon post sur Daniel Stein, interprète de Ludmila Oulitskaïa... Le métier d'édition doit à la fois revenir aux fondamentaux et revêtir de nouvelles formes. Les mutations sont en-cours - l'internet et les nouvelles technologies explosent fondamentalement les métiers du savoir.

Anonyme a dit…

Vous le savez sans doute, deux cents exemplaires en auto-édition, c'est un chiffre très honorable (j'élimine l'hypothèse des deux cents formidables amis).
En revanche, six, seulement six exemplaires envoyés aux éditeurs, c'est un chiffre que je crois très optimiste ; il risque de vous pousser ensuite au pessimisme.
Un conseil : ne croyez pas les auteurs qui affirment avoir été publiés en se contentant de tester trois ou quatre éditeurs : c'est chic à raconter, mais c'est le plus souvent faux. Ca fait partie du standing de l'écrivain débutant.

Anonyme a dit…

Contrairement à Michel, je pense que les éditeurs au même titre que les producteurs de cinéma ou que les fonds de pensions, cherchent à dépenser des sommes d'argent en fonction d'un risque et d'un retour sur investissement, le plus profitable possible. Certains penserons que c'est normal (vu le courage et l'abnégation qu'il faut pour étouffer des créateurs et un public en ne laissant passer que de la merde)néanmoins pour ma part je trouve nécessaire de bousculer ces sacs à merde de comptables, l'auto éditions est le seul moyen de créer une bréche ayant possiblement la chance de s'élargir à un champ plus large et donc devenir moins "confidentiel".
Benjamin.

Anonyme a dit…

Initiative louable...

Anonyme a dit…

Bonjour, Reine
Je ne peux qu'être d'accord avec tout ce que vous dites. Depuis quelques années, j'ai fait l'expérience d'envoyer des manuscrits. S'agissant d'une saga historique, j'ai eu des réponses types, mais aussi quelques réponses plus personnalisées.
La première était qu'un français ne pouvait pas écrire dans ce genre, à la rigueur dans la saga régionale.
La deuxième que mon projet était trop ambitieux et que je ferais courir des risques à la maison.
La troisième, proche, qu'on ne pouvait pas savoir si ce type de livre plairait, donc, qu'on courait des risques.
J'ai voulu rassurer les éditeurs qui m'avaient sembler s'inquiéter à ce sujet (je suis bien brave) en mettant de longs extraits sur le Net.
Quand j'ai eu dépassé mon 500.000ème visiteur, j'ai rappelé les éditeurs en question. Ce nombre important de visiteurs devait les rassurer. Ah, que n'avais-je pas fait ! Ce n'était pas à un auteur de vérifier si son texte (que je comptais améliorer, en plus) plaisait, c'est à l'éditeur de décider (même s'il ne sait pas quoi décider).
Je crois que les éditeurs veulent maintenir les auteurs sous tutelle, et que bien des auteurs sont leurs serviteurs volontaires. Vous parlez du Rocher qui refuse les manuscrits "non sollicités". Il m'a dit que cette notion de manuscrit non sollicité n'existait pas, qu'aucun éditeur ne refuse de recevoir des manuscrits s'ils sont dans son domaine de compétence.
Mensonge ou incompétence d'Assouline ? Je n'en sais encore rien.
Bravo, en tout cas...

Anonyme a dit…

c'est vrai. d'expérience - mais aussi statistiquement, 2% seulement des envois spontanés de manuscrits sont édités, à peine plus sont lus (révélation que m'ont faite plusieurs éditeurs - à se demander pourquoi ils nous font envoyer des manuscrits. A la fin faut du piston, sinon même pas la peine de tenter !!! j'en ai fait l'expérience moi même avec albin michel, l'envoi spontanné ne m'a même pas vallu d'accusé réception, c'est le piston qui a déclanché l'intérêt, puis la parution de mon livre !

Anonyme a dit…

Vous êtes contente de TheBookEdition?

Anonyme a dit…

Les Editions du Rocher accepteraient bientôt les manuscrits si l'on en croit cette annonce de recrutement pour le service éditorial et le suivi des manuscrits. Voici le lien qui permet d'y accéder : http://effervescence.cultureforum.net/propositions-de-stages-f1/stage-editions-du-rocher-t158.htm
Comme vous pourrez le lire, pour 320 euros + 22 tickets
restaurant/mois ; un stagiaire gérera nos envois de manuscrits ...
Le soleil brille-t-il vraiment sur la planète Editions ?

Anonyme a dit…

"Dernière remarque : les éditeurs dans leur majorité craignent l'émergence de la diffusion des textes sur le net ; pour eux, c'est une menace au lieu d'être une opportunité supplémentaire."

J'ajoute que c'est aussi une leçon.