samedi 29 novembre 2008

Rupture et continuité

Mon activité de blogueuse se fait désormais par intermittence. Des raisons profondes me font rompre avec la quotidienneté intrinsèque de ce support. D'abord, le passage d'un temps de création immédiate à un temps de création réfléchie, dilatée. Je rassemble les vues dispersées propres à mon sujet de nouveau roman ; la concentration liée à ce type de travail sonde les strates d'une conscience qui se modèle à une vision qui s'obscurcit et s'éclaire devant la mort : je ne veux pas démonter ou dénoncer la noirceur d'une civilisation qui parque les vieux en instance de mourir. Non, la chose est complexe. Les témoignages reçus sur ma boîte mail aussi bien que mes approches l'attestent. Rien n'est simple comme de mourir après avoir été dépossédé de son intégrité physique et intellectuelle pour soi et pour les proches ; les progrès de la médecine ne peuvent pas répondre à notre place à la question douloureuse de savoir si la longévité est en soi une chance. Il me semble que la philosophie et la littérature doivent se pencher avec précision sur de tels changements en s'efforçant de ne rien caricaturer. N'est-ce pas un peu le rôle des écrivains que de donner à voir, à comprendre, à sentir ? Ah, moi et ma conception traditionnelle de l'ouvrage littéraire...
La deuxième activité qui me fait déserter le blog est la vente de mon livre Civilisation perdue. Avec ce livre, je me suis lancée, mais bien volontiers, dans une sorte d'éducation populaire à la littérature ; j'ai rencontré des personnes de milieux très divers (les cafés où les chasseurs se réunissent par exemple !) pour leur parler de mon livre et pas seulement ; comme le sujet porte sur un cataclysme économique mondial, les débats ont eu bon train sur le climat économique actuel. Résultat : des efforts et beaucoup de plaisir. Cent livres écoulés, cent nouveaux livres tirés. D'ici Noël, j'espère les avoir vendus. Au niveau financier, pas de perte d'argent et plutôt du gain... et surtout un début salutaire de reconnaissance auprès de personnes qui vivent du livre (libraires, bibliothécaires). Souvent on me demande comment il se fait que les éditeurs ne l'aient pas publié et je réponds : ce n'est pas mon problème.
J'ai bien conscience qu'il aurait été préférable pour ma légitimité d'avoir été soutenue par un éditeur ; mais ma légitimité d'écrivain se construit pour l'instant d'une autre manière.
Je constate donc qu'il manque, comme l'a suggéré Dahlia dans un de ses commentaires, une structure intermédiaire entre l'auto-édition (qui est intéressante si elle est menée avec foi et conviction) et la maison d'édition parisienne qui devient difficilement pénétrable. Cette troisième division qui intéresse beaucoup un autre blogueur, Sébastien pour ne pas le citer, m'interpelle. C'est la troisième raison qui me pousse à réfléchir hors de ce blog en ce moment ; j'aimerais bien innover dans ce domaine, mais je dois, pour éviter le saut dans le vide, m'interroger sérieusement sur la faisabilité d'un tel projet.
A ce titre, toute suggestion sera la bien venue.
En attendant, je ferai le plus régulièrement possible état de mes avancées dans tous ces domaines...mais hélas sans la régularité quasi quotidienne.

jeudi 20 novembre 2008

Nouveau roman ; appel à témoignages.

En ce moment, je réfléchis à l'écriture d'un nouveau roman. Ma ligne est toujours la même : observer les effets des mutations de la société pour en traduire les conséquences sur les trajectoires individuelles. Cette projection est quasiment "sociologique" même si je ne prétends aucunement à l'exhaustivité. Cet effort exige malgré tout une ouverture sur les sciences humaines, les sciences, et toutes les formes de connaissances qui sont désormais à notre portée ; finalement, l'enjeu d'un roman contemporain serait de charrier un maximum de "données" réelles, scientifiques pour les incarner dans des situations et des personnages qui ouvrent le champ à des questions importantes comme : comment la crise va-t-elle bouleverser les fondements de notre civilisation ? (c'était l'objet de Civilisation perdue) ou bien comment le virtuel nous offre-t-il la sensation de développer une existence parallèle ? (pour ceux qui ont lu sur ce blog Une mort dans l'âme). Bientôt, je mettrai en auto-publication d'autres romans et nouvelles qui s'efforcent d'apporter un regard, une réflexion sur d'autres thèmes qui me semblent emblématiques des questions nouvelles qui affluent.
Pour l'heure, j'aimerais faire part de mon nouveau projet d'écriture : il m'a paru fondamental de ne pas passer à côté d'un des grands changements de notre société, à savoir le "grand âge", le fait de finir sa vie en maison de retraite, de n'avoir plus comme perspective que de cotoyer des vieux comme soi et de mourir en ayant atteint un état de délabrement (le plus souvent) assez intolérable.
Ce roman, je veux le nourrir de témoignages réels ; c'est pourquoi j'irai enquêter auprès de personnes vivant en maison de retraite. Mais dès aujourd'hui, si certaines personnes souhaitent me faire part de leur expérience (personnelle ou de proches), qu'elles n'hésitent pas à m'écrire sur ce blog ou à mon adresse mail (rbale4@yahoo.fr). Merci.

samedi 15 novembre 2008

La colère monte après l'émission de Picouly.

Hier soir, l'émission de Daniel Picouly m'a profondément agacée.Plus le temps passe, plus cette émission se réduit à relayer des auteurs déjà bien en place dans le réseau de publication actuel : Marek Halter, si gentil, si consensuel affirmant qu'il faut "savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va", l'éditrice de Soeur Emmanuelle chargée de promouvoir sa biographie (où est la littérature ici ?), Jean-Marc Roberts dont le livre n'a pas l'air inintéressant mais qui déjà éditeur se voit de surcroît publié chez Flammarion...Où est l'audace, où est passé l'enjeu de la littérature contemporaine ?
Mais le pire arrive enfin avec l'interview de Bernard Werber, le premier de la classe avec un gentil discours sur l'écologie qui selon lui n'est "que de bon sens". Oh la la, c'est que bientôt on va avoir peur ! La pensée à force d'être si subversive va nous projeter face à la gueule du monstre ! S'en remettra-t-on ?
Personnellement, je ne m'en remets pas. Surtout quand Daniel Picouly finit par dire "c'est drôle que les écrivains n'aient pas eu la prescience de la crise et qu'ils ne l'aient pas exploité comme un bon sujet de roman". La phrase me fait exploser : ne suis-je pas écrivain ? Mon roman Civilisation perdue ne traite-t-il pas de ce sujet ?
Voici ma réponse : Monsieur Picouly, si vous n'invitez que des Werber et des gentils petits écrivains très convenus qui n'ont de mérite que le nombre de livres vendus, faudra-t-il encore vous étonner de voir la littérature frôler le degré zéro de la pensée et de l'intuition ?
Tristesse ! Tristesse...Le manque de curiosité, le manque d'audace, l'absence d'ouverture, d'innovation font de ce pays le pays le plus endormi du monde occidental. Les chercheurs fatigués décampent dans les pays anglo-saxons, les minorités "ethniques" se sentent mieux en Angleterre ou en Espagne, les artistes-peintres ne sont pas reconnus dans leur propre pays et j'en passe. On dégoute même les plus persévérants.
Alors Monsieur Picouly, si un jour vous avez la curiosité de passer par là, je vous expliquerai que tout n'est pas foutu, à condition que vous vouliez l'entendre. Et peut-être, qui sait, même la télé un jour ne se contentera pas de faire son petit show marketing. Mais oserez-vous ?

mercredi 12 novembre 2008

La non existence des éditeurs.

Qu'un jour un cinglant démenti empourpre ma face de la honte d'avoir pensé n'importe quoi et ne m'être pas abstenue de l'avoir écrit ; mais je compte sur l'indifférence généralisée pour oublier sitôt dénoncée la bêtise sans nom des maisons d'édition.
Me croirait-on si j'affirmais que mon roman non seulement se vend très bien (près de soixante en une semaine par ma seule action) mais qu'il plait, qu'il intéresse, qu'il excite des débats, des discussions...? Y verra-t-on de la forfanterie ? Je me suis remboursée et maintenant, l'argent qui rentre est pour moi...en fait pour réinvestir dans un autre tirage. Car je n'ai pas encore fait les deux séances "lecture-dédicace" prévues et apparemment, il y aura du monde.
Où est la réactivité des maisons d'édition ? Qu'est-ce qu'elles attendent pour sortir de leur coquille, venir vers les auteurs qui s'expriment partout sur la toile via les blogs, les mises en lignes ...? Non, elles préfèrent leur molle léthargie en entretenant le mensonge du "service des manuscrits". Elles n'envisagent aucune adaptation aux différentes formes que l'écriture prend aujourd'hui. Léo Scheer a bien affirmé qu'il fera évoluer le concept de m@nuscrits, ce qui est louable ; mais s'il le fait (comme il le dit), il sera bien le seul !
Alors voilà, je me confectionne une charte à mon usage et qui veut l'applique:
1) Je ne contacterai plus d'éditeur sauf si celui-ci vient à moi.
2) Je lirai désormais essentiellement les auteurs non édités dont les textes sont disponibles sur la toile et j'en ferai état une fois par semaine dans une rubrique (bien que je ne sois pas critique)
3) Je mettrai tous mes textes "achevés" sous forme publiée sans attendre stupidement le réveil lent des ours hibernants de l'édition.
4) Quand j'achèterai un livre, je ne prendrai pas de best-seller, mais celui dont l'auteur est auto-publié ou bien qui parait dans une toute petite maison d'édition ; et si j'aime, j'en fais grand tapage (autant que je puis).
5) Je ne parle plus des maisons d'édition : elles n'existent pas tant que je n'existe pas pour elle(s). Ni critique, ni éloge : indifférence.
La littérature ne saurait se réduire à ces Bernard Werber, ces Nothomb, ces Angot, ces Beigbeder, bref ces produits marketting qui envahissent le marché ; la littérature en France finit par se réduire à ces références pourtant les plus discutables. Où est ici l'effort pour délivrer une vision du monde contemporain ? Ne se passe-t-il donc rien autour de nous ? N'y-at-il d'urgence qu'à parler d'une amourette avec un chanteur de rap ? Je rêve, j'hallucine devant la misère intellectuelle dont les maisons d'édition se rendent responsables en abaissant de plus en plus leurs exigences et en -comble de l'ironie- écoeurant les plus talentueux. En France pour obtenir une reconnaissance, il faut être vieux ou mort ! Des couille molles, de l'autosatisfaction imbécile, des prétentieux qui bavent de mépris pour les écrivains qui cherchent logiquement à être édités -mais quand ils sont morts ah ça... ils les rendent leurs hommages ! Peuple bêlitre et indigent que les éditeurs ! Vieille aristocratie dégénérée ! Rejetons décadents d'une image décomposée de la culture française (Monsieur...!)
J'abolis votre existence : je vous décapite d'un trait de mots. Vos têtes dans un panier n'enlèveront rien à la pensée française qui se porte fort mal du fait de votre inertie coupable.

vendredi 7 novembre 2008

Y'a-t-il encore des lecteurs en France ? Oui, il faut aller les chercher .

La culture n'est pas morte en France. Elle se départit simplement du quotidien de tas de gens.
Depuis que j'ai reçu ma livraison de Civilisation perdue, je vais un peu partout parler de mon livre : l'esthéticienne en a pris un exemplaire m'avouant que ça faisait une éternité qu'elle n'avait pas ouvert un livre, le boulanger idem : depuis l'école, il n'a pas ressenti l'envie de lire. Chaque jour passant, on m'interpelle dans la petite ville : "c'est donc vrai que t'as écrit un bouquin ?". Et on m'en achète un.
Une copine infirmière qui s'extasie devant le Da Vinci Code ou le dernier Amélie Nothomb s'est réjouie en lisant mon livre. Par amitié ? Peut-être. Toujours est-il que "ça lui a donné à penser". Elle en a parlé à ses collègues qui ont passé commande.
Que se passe-t-il ? Pourquoi toute ces personnes ne lisent-elles au mieux que les best-sellers ou au pire rien du tout ? Dans un pays où l'éducation est gratuite et qui s'enorgueillit de maintenir la culture à un bon niveau, cette expérience me laisse perplexe.
Tout comme les partis politiques qui ont déserté pendant un long moment "le terrain", la littérature soit ne s'est pas assez ouverte sur le monde en se maintenant de toute sa hauteur à distance, soit s'est complètement fondue dans la tendance actuelle du consumérisme facile. C'est une hypothèse qui me fait penser que l'exigence en art ne doit surtout pas signifier "propos abscons, amphigourique" ou bien, à l'inverse se faire synonyme d'une certaine culture moderne faite de rien, de vent, de cette pauvreté intellectuelle qui la rend l'équivalent d'une mauvaise émission de télé (assortie d'une ou deux remarques spirituelles pour faire illusion).
Je me fais rire depuis que je fais ma V.R.P. Mais cette démarche ne me semble pas totalement absurde : souhaite-t-on que les lecteurs se fassent de plus en plus distants de "la chose littéraire" ? Ne doit-on pas aller vers eux ? Cette idée de "proximité" qui peut sembler dévoyée est pourtant réelle. Par exemple, la Provence est un quotidien qui marche fort dans ma région ; de même, les écrivains sans pour autant proposer de la littérature régionale, devraient peut-être se rapprocher physiquement des lecteurs. En tout cas, c'est comme ça que le perçois.

mardi 4 novembre 2008

Troisième extrait de Civilisation perdue

Dernier extrait de Civilisation perdue. Situation : Raphaël remonte dans ses souvenirs. Sa vie suit la même dégradation que la société dans son ensemble. Il est fonctionnaire d'état, jusqu'au jour où l'état lui-même en faillite, le licencie. Mais avant de connaître ce sort, il profite de la crise en s'attirant une jeune étudiante complètement désoeuvrée et pauvre qui n'aurait probablement jamais eu un regard pour lui en temps normal : ce qu'elle cherche chez Raphaël, c'est la sécurité de son statut. Pour Raphaël, c'est une façon d'accéder à un sentiment fort, exaltant : celui de jouir d'une femme par son seul pouvoir. Mais pour elle (Lila), il quitte Fanny, une femme sérieuse et posée mais qui n'excite pas autant sa libido que Lila. Voici les réflexions qu'il se fait au moment de cette séparation :
"(Fanny parle)- Oh, moi je vois très bien ce qui se passe ! Tu t'es fait piéger comme des tas de mecs de nos jours ! Une jeune fille dans le besoin qui se dégote un type à emploi stable, c'est ultra courant maintenant ! Mais ce qui fait peine à voir, c'est que t'as égaré ton sens critique dans son cul ! Tu t'es fait joliment avoir. Mais au point où j'en suis Raphaël, je n'aurai pas la force de te prouver que j'ai raison. Dommage Raphaël...Juste dommage.
A l'entendre, elle semblait plus navrée pour moi que pour elle. D'évidence, j'étais devenu un sujet idéal pour donner au mot "pathétique" un contour fixe. Sa voix semblait débiter mécaniquement ses regrets dont elle avait dû travailler la modulation pour en obtenir l'effet d'écholalie, ce retentissement venant mourir dans ma conscience, la triste déploration de l'inaccompli...dommage Raphaël, tu t'arrêtes toujours au milieu du chemin...la voix de Fanny s'injecte maintenant dans celle de mon frère plus lointaine mais si présente, presque identique, comme si à travers ce gâchis je cherchais à retrouver des fragments d'enfance reflués et pourtant revenus au gré d'analogies improbables...tu n'es pas un vrai homme...tu ne sais pas te battre...des idées, des livres, tu ne fais que ressasser des mots...tu crains même de te reproduire...on verra si tu es toujours homme de principe quand tu seras dans la merde...car tu seras dans la merde !
Adulte maintenant, j'échafaude ma réponse : oui, je suis un trouillard, j'ai trente cinq ans et je vis dans l'illusion, je crois que je vis dans un roman et que je peux par mimétisme ridicule vivre en homme libre, comme certains de mes modèles littéraires, ces Débauchés raffinés de la nuit des temps. Et je ne suis qu'un petit binoclard, un prof sur un siège éjectable, un homme qui découvre sa libido à trente-cinq ans, un homme qui ne s'est jusque là attiré que des femmes à marier alors que j'aime le soufre sans jamais l'avoir senti. La vie est trop précaire Fanny : demain notre civilisation s'écroulera et des gens comme toi et moi ne seront plus rien : tes gosses, ton divorce, tes amours appartiendront au mythe d'un temps où l'on aspirait au bonheur dans la vie privée. Suprême luxe qu'ont pu s'accorder les classes moyennes après 68. Maintenant ma chère, notre bonne éducation nous nuit. Avec Lila, je baise la société toute entière, ma chère Fanny et je baise le prof à la con piétiné par des tas de Kevin ou Cindy ; en entrant dans la chatte de Lila, j'outrage les bonnes moeurs où il faudrait baiser dans un "accord harmonieux du corps et de l'esprit". Mon cul, ouais ! Dans Lila, je conchie qui je suis pour toute la société et en choeur avec elle. Je mets la civilisation au rebut : l'imbécile heureux, c'est moi.
Voilà ce qui me passait par la tête en entendant "dommage..."

lundi 3 novembre 2008

Deuxième extrait-suite de Civilisation perdue

Dans un précédent billet, j'ai présenté le début du roman. En voici la suite :
"Je m'appelle Raphaël Soros. Je suis né en 1980, période qui ne connaissait pas encore l'entier désespoir qui est le nôtre maintenant, nous autres hommes vivant en 2017. A trente-sept ans, je suis presque fou, je pense. La folie, dans certaines circonstances est un signe de santé mentale ; il y a des paradoxes qui ne tiennent pas la route mais dont a éperdument besoin. C'en est un parmi d'autres quand l'absurde pénètre un peu trop loin dans la chair du vivant.
Après la grande débâcle de 2015, j'ai dû fuir la France. Moi qui n'avais pas un goût trop prononcé pour l'aventure, j'ai été servi ! Pourchassé au titre de "délinquant écologique" terrorisé par une de ces mafias qui pullulent dans notre pays, évincé de mon travail, je me suis retrouvé par un de ces hasards qui vous font douter de la matérialité de la vie dans une île du Pacifique que feu mon frère a acquise dans sa grande prévoyance avant de quitter ce monde. Non ce n'est pas un thriller, ni une réplique de Robinson, ni un songe duquel on ne se réveille pas tout à fait ; c'est mon histoire et à travers elle, celle des hommes de mon époque.
D'abord, il y a eu le gigantesque krach boursier de septembre 2015 ; les économies du monde occidental se portaient déjà mal et il était difficile d'imaginer qu'elles allaient tomber plus bas. C'était tout à fait présomptueux de le croire et nous fûmes tous démentis par surprise comme toujours. Les états, cette fois n'avaient plus les moyens de colmater les brèches par où s'échappaient les capitaux ; il fallait dorénavant se débrouiller tout seul avec les banques en crise, les services publics qui fermaient tour à tour, le pétrole déclaré "denrée rare" et l'eau aussi. "La fin de l'Etat providence", "le chacun pour soi", "Une société enfin libéralisée", "La faillite de la France", "le monde en loques" furent en substance les gros titres des journaux qu'on pouvait lire dans cette période de turbulences aussi bien dans notre pays que dans le monde entier. (...)"

samedi 1 novembre 2008

De la souscription

Pour mon dernier roman, j'ai opté, faute de mieux, pour une publication chez Lulu.com. J'ai commandé cent exemplaires à partir du principe de la souscription. En détail, voici comment j'ai procédé :
J'ai achevé mon roman ; j'en ai fait un synopsis clair. Ensuite j'ai rédigé un bulletin de souscription où apparaissent :
le titre de l'oeuvre, le synopsis, le prix et la case à cocher : "voulez vous procurer ce livre ?"
Réponse attendue sous quinzaine par courrier, mail, ou téléphone (s'ensuivent ensuite toutes mes coordonnées)
Date de réception du livre (ici vers le10 novembre)
Nom, prénom, téléphone, mail de l'acheteur et sa signature + paiement en chèque ou en espèces.
Et enfin une phrase pour terminer le bulletin: Je m'engage par la présente souscription à fournir l'exemplaire du roman Civilisation perdue dès réception de celui-ci prévue entre le 5 novembre et le 15 novembre.
Signature.

Ensuite, j'ai donné un bulletin à la personne qui a dûment rempli, signé et payé puis j'en ai conservé un exemplaire.
Bilan des commandes :
-les proches (amis et famille) : une vingtaine de personnes.
-les personnes du village où j'habite : une vingtaine
-les collègues : une dizaine
- les libraires, les documentalistes, les bibliothécaires (que je connais bien : je suis prof de lettres) : tous réunis, une quinzaine.
Au total, je suis assurée d'en écouler un peu plus de soixante.
Ensuite, j'ai passé commande chez Lulu (l'auteur les achète moins cher que celui qui vient commander spontanément sur le site) ; ça y est, j'ai reçu hier la notice d'expédition.
Il m'en reste quarante sur les bras en prévision de :
- deux lectures- signatures prévues par un libraire et par la municipalité où j'habite.
- les élèves qui me connaissent et qui demanderont pour certains à leurs parents d'acheter le livre
- des cadeaux
- le bouche à oreille
- quelques envois aux éditeurs.
Avec tout ça, je table sur une prévision de vingt/vingt cinq ouvrages supplémentaires écoulés.
Et le reste sera distillé lentement (par exemple, quand je serai invitée ici ou là, je prendrai soin d'emporter deux exemplaires avec moi et quelques bulletins : au lieu d'annoncer sans preuve "je suis écrivain", j'aurai de quoi étayer mon affirmation sur le champ).
Je ferai un bilan de cette expérience d'ici un mois.
En attendant, j'espère que Pomméliane ou d'autres encore trouveront dans ce billet la précision qui leur manquait. N'hésitez pas à me poser des questions et bon courage à tous.