Pour rebondir sur la question laissée en suspens hier, j'ai choisi aujourd'hui de livrer un extrait d'Une moitié d'homme, et précisément un extrait susceptible d'effaroucher les maisons d'édition, les petites comme les grandes :
[situation : Benjamin revient sur ce qui l'a conduit à quitter son pays d'origine, la France, pour aller s'installer en Israël. C'est une période difficile pour les Juifs de France : des actes antisémites sont régulièrement perpétrés par des musulmans s'identifiant aux Palestiniens. Voici ce que Benjamin pense de l'attitude de la France et plus généralement des Occidentaux pendant cette période]
"Il faut donc remonter à septembre 2000, période marquée par les prémisses de la seconde intifada. Pour les gens de ma génération, ce fut un choc. Non pas d'entendre les querelles partisanes beugler plus haut qu'avant, mais d'assister pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale au retour de violences contre des juifs parce qu'ils étaient juifs : un homme portant une kippa se vit passer à tabac, une école juive pour enfants de maternelle fut incendiée à Marseille. Devant mon écran de télé, ma tête chauffait à gros bouillons. Le mot"juif" me rendait nerveux : j'appréhendais le moment où il allait être prononcé par le présentateur télé soit pour annoncer les chiffres de la boucherie du jour dans un attentat suicide en Israël, soit pour "évoquer les actes de minoritaires contre la communauté israélite dans les banlieues". Ici ou là-bas, il faisait mauvais être juif. Où se planquer en ce bas monde ? A affaire planétaire, pogrom planétaire ? Quelque instinct m'indiquait -qu'au-delà des efforts accomplis pour "raison garder" à propos de ces "petits débordements"-, qu'Israël parce que c'est un pays de Juifs allait devenir le problème existentiel du monde monothéiste."
Question : est-ce le genre de passage anxiogène qu'une maison d'édition redoute de publier ? Manque de distance ? Pusillanimité ? Allons, ô Maisons ! Encore un effort s'il vous plait ! Même en ces temps difficiles, la renommée peut surgir du courage !
[situation : Benjamin revient sur ce qui l'a conduit à quitter son pays d'origine, la France, pour aller s'installer en Israël. C'est une période difficile pour les Juifs de France : des actes antisémites sont régulièrement perpétrés par des musulmans s'identifiant aux Palestiniens. Voici ce que Benjamin pense de l'attitude de la France et plus généralement des Occidentaux pendant cette période]
"Il faut donc remonter à septembre 2000, période marquée par les prémisses de la seconde intifada. Pour les gens de ma génération, ce fut un choc. Non pas d'entendre les querelles partisanes beugler plus haut qu'avant, mais d'assister pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale au retour de violences contre des juifs parce qu'ils étaient juifs : un homme portant une kippa se vit passer à tabac, une école juive pour enfants de maternelle fut incendiée à Marseille. Devant mon écran de télé, ma tête chauffait à gros bouillons. Le mot"juif" me rendait nerveux : j'appréhendais le moment où il allait être prononcé par le présentateur télé soit pour annoncer les chiffres de la boucherie du jour dans un attentat suicide en Israël, soit pour "évoquer les actes de minoritaires contre la communauté israélite dans les banlieues". Ici ou là-bas, il faisait mauvais être juif. Où se planquer en ce bas monde ? A affaire planétaire, pogrom planétaire ? Quelque instinct m'indiquait -qu'au-delà des efforts accomplis pour "raison garder" à propos de ces "petits débordements"-, qu'Israël parce que c'est un pays de Juifs allait devenir le problème existentiel du monde monothéiste."
Question : est-ce le genre de passage anxiogène qu'une maison d'édition redoute de publier ? Manque de distance ? Pusillanimité ? Allons, ô Maisons ! Encore un effort s'il vous plait ! Même en ces temps difficiles, la renommée peut surgir du courage !
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