Dans mon billet d'hier, j'évoquais la façon dont les gens envisageaient et fréquentaient les manifestations littéraires. Aujourd'hui, je voudrais ramener ces remarques à la réflexion qui m'occupe depuis le début de la création de ce blog : si l'écrivain a modifié son rapport au public, son travail s'en ressent-il ? Les enjeux de son écriture ne s'en voient-ils pas eux aussi changés ?
L'écrivain est devenu cet être consensuel, charmant, abordable. De l'artiste à son art, il n'y a qu'un pas : son oeuvre, il la veut pleine de son humaine tendresse dont le monde manque tant. Il n'a pas l'intention de mettre la pagaille, de foutre le bordel, de s'attirer la haine. Qui viendrait communier avec lui dans sa tournée de communication s'il se montrait odieux ? Non, il doit satisfaire à la demande des comités de lecture, des manifestations littéraires dont chaque ville se revendique. Il est à son stand, fidèle au poste et tel le fonctionnaire consciencieux, il signe ses dédicaces comme le guichetier applique son timbre à date sur l'enveloppe. C'est le service au public, le service après-vente de la littérature, pour paraphraser une célèbre émission de télé. Quant au débat de fond, on peut toujours se cogner. La polémique est rare. Le public réclame la "sensibilité" de l'artiste et non ce qui justifie sa présence, c'est à dire le regard acéré qu'il porte sur un monde, qui profus de complexité, fait peur. Et si l'écrivain lui-même, en réduisant l'espace qui le sépare de ses lecteurs, finissait comme eux par se gargariser du spectacle qu'il leur offre ? En les côtoyant si régulièrement ne se prive-t-il pas de la liberté de tenir des propos subversifs qui pourraient leur déplaire ?
Mais peut-être l'écrivain n'est-il que le maillon plus large d'un système économique (distribution, maison d'édition, imprimerie) qui est extrêmement difficile à intégrer et probablement fou de dénigrer quand il y est parvenu. D'ailleurs, une fois publié, il lui faut songer à se vendre pour que toute la filière derrière lui s'y retrouve. Mais pour que la littérature se recentre sur ses enjeux, ne faut-il pas réfléchir d'ores et déjà à modifier ce système ?
Une idée, que j'essaierai de mettre en application rapidement : l'écrivain présente son livre, en donne quelques extraits emblématiques et lance une souscription : que toute personne qui désire son livre, paie le papier, l'encre et la reliure. Ainsi, l'écrivain ne perd et ne gagne rien ; quant au lecteur, s'il n'aime pas le livre, il n'aura déboursé que le prix du papier et de l'encre. Et pourquoi ne pas commencer entre nous ?
L'écrivain est devenu cet être consensuel, charmant, abordable. De l'artiste à son art, il n'y a qu'un pas : son oeuvre, il la veut pleine de son humaine tendresse dont le monde manque tant. Il n'a pas l'intention de mettre la pagaille, de foutre le bordel, de s'attirer la haine. Qui viendrait communier avec lui dans sa tournée de communication s'il se montrait odieux ? Non, il doit satisfaire à la demande des comités de lecture, des manifestations littéraires dont chaque ville se revendique. Il est à son stand, fidèle au poste et tel le fonctionnaire consciencieux, il signe ses dédicaces comme le guichetier applique son timbre à date sur l'enveloppe. C'est le service au public, le service après-vente de la littérature, pour paraphraser une célèbre émission de télé. Quant au débat de fond, on peut toujours se cogner. La polémique est rare. Le public réclame la "sensibilité" de l'artiste et non ce qui justifie sa présence, c'est à dire le regard acéré qu'il porte sur un monde, qui profus de complexité, fait peur. Et si l'écrivain lui-même, en réduisant l'espace qui le sépare de ses lecteurs, finissait comme eux par se gargariser du spectacle qu'il leur offre ? En les côtoyant si régulièrement ne se prive-t-il pas de la liberté de tenir des propos subversifs qui pourraient leur déplaire ?
Mais peut-être l'écrivain n'est-il que le maillon plus large d'un système économique (distribution, maison d'édition, imprimerie) qui est extrêmement difficile à intégrer et probablement fou de dénigrer quand il y est parvenu. D'ailleurs, une fois publié, il lui faut songer à se vendre pour que toute la filière derrière lui s'y retrouve. Mais pour que la littérature se recentre sur ses enjeux, ne faut-il pas réfléchir d'ores et déjà à modifier ce système ?
Une idée, que j'essaierai de mettre en application rapidement : l'écrivain présente son livre, en donne quelques extraits emblématiques et lance une souscription : que toute personne qui désire son livre, paie le papier, l'encre et la reliure. Ainsi, l'écrivain ne perd et ne gagne rien ; quant au lecteur, s'il n'aime pas le livre, il n'aura déboursé que le prix du papier et de l'encre. Et pourquoi ne pas commencer entre nous ?
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