samedi 13 septembre 2008

Reine ouvre le bal.

Samedi 13 septembre 2008,

C'est le jour d'ouverture de ce blog. C'est incertaine quant à la façon dont il sera reçu que j'aligne ces premiers mots. Mais d'abord, les présentations : je m'appelle Reine Bale. Deux passions à mon actif : lire et écrire. Dans ce blog, je projette de partager des impressions de lecture qu'elles proviennent de ma plume ou de celle d'autres écrivains. Mes nouvelles et romans ne sont pas publiés ; mais justement, je cherche à être lue et commentée le plus possible afin de cerner la façon dont mes écrits sont reçus. Les quelques éditeurs contactés n'ont jamais eu l'obligeance de me renvoyer une vraie note de lecture ; sans doute sont-ils débordés, "assaillis" de toute part par les écrivains prétendant à la publication. Autre faute de goût importante, j'habite en province, loin, très loin des mondanités parisiennes et je n'ai aucun réseau ! Ce qui ne m'empêche pas (pour ceux qui en douteraient) de défendre une littérature résolument contemporaine. Avant de présenter quelques morceaux de mes écrits, j'aimerais en expliquer les fondements : pour moi, l'écriture ne procède pas simplement d'une impulsion mais bien d'une intention. Avant d'écrire, je prends la précaution de m'interroger sur les points suivants :

-la trame envisagée est-elle crédible ? Permet-elle au lecteur une identification possible ?

- l'intrigue soulève-t-elle bien une problématique contemporaine ? Répond-elle à des représentations sociales existantes ?

- l'exploration de l'intime -qui est au coeur de l'écriture contemporaine- ne risque-t-elle pas d'étouffer la possibilité d'une universalisation du propos ? A cet égard, il me semble fondamental que la réflexion sur le moi demeure toujours prétexte à prendre conscience d'un "nous". C'est du moins l'exigence qu'à titre personnel je me suis fixée. Autrement dit, écrire doit tendre vers quelque chose de déjà clarifié dans la conscience, d'une volonté propre d'externaliser sur papier la configuration d'un monde dont on désigne soi-même les contours. Par exemple, dans un de mes romans, L'âge de déraison, je raconte les désillusions d'une jeune femme qui tente d'être reconnue dans le milieu de la peinture. L'héroïne va traverser des étapes qui sont révélatrices d'une certaine évolution de la société : d'abord, à l'image de beaucoup de gens, elle pense mériter son succès (tout le monde aujourd'hui cherche la reconnaissance du plus grand nombre) puis, elle prend conscience que son art lui-même répond à des logiques économiques (évolution encore une fois remarquable de la société où même ce que l'on croit préservé de l'échange marchand répond aux lois de l'offre et de la demande) pour enfin plonger dans une forme de désespoir suicidaire (il ne s'agit pas de faire pleurer le lecteur, mais de relater un fait courant chez les jeunes de vingt à trente ans, à savoir que le suicide est la première cause de mortalité) dont elle se sortira, sans trouver pour autant de réponse définitive à ce que "vivre " veut dire. Ainsi, chaque fait, chaque geste de l'héroïne est à la confluence d'une expérience intime et de la marche générale de la société, le tout pris dans un mouvement dialectique.

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