Quand Xavier rouvrit pour la première fois son ordinateur, il ne retrouva pas la même joie de la polémique qu'auparavant. Il laissait ses commentaires sans trop y croire ; les batailles d'ego d'où surgissaient les meilleurs tours de son esprit, lui semblèrent vaines. Et puis fait exprès ?- Anaïs avait disparu ; si bien que même le lien ténu qui le rattachait à une communauté -certes invisible- d'hommes, s'effilochait. Son ex-femme, qui avait senti ô combien ce deuil lui était douloureux, lui accordait plus souvent la garde de leur petite fille qui avait sept ans, Lilas. Un jour qu'il la sortit au parc, elle refusa de s'amuser au toboggan, se détourna de la balançoire et vint étrangement s'asseoir sur le banc à côté de son père :
- Tu ne t'amuses pas ?
- J'ai pas trop envie. Pourquoi t'as l'air triste ? C'est la mort de Mamie ?
- J'ai l'air triste ? -Oui fit-elle en hochant la tête...Oui, ça doit être Mamie. Ce n'est pas très facile de perdre sa mère.
- Pourquoi t'es toujours tout seul ?
- Tu tinquiètes pour moi...c'est gentil. Mais ça va, j'ai un travail, des amis, je t'ai toi !"
Sa propre petite fille qui s'inquiétait pour lui ! Il en aurait pleuré d'émotion si elle n'avait été pas là à scruter son regard de sa douceur enfantine. Et puis, la vérité derrière ses mots : même sa fille voyait en lui un homme pathétique, sans envergure, sans relief, un terrain de vie plat. Rien qui relevait la sauce fade de son quotidien : pas de femme, un métier qui l'usait, une mère à tout jamais absente. Sa ex-épouse l'avait prévenue : "si tu n'agis pas en permanence sur la vie, elle finira par te retirer le peu que tu as. A la fin, tu te retrouveras dans l'océan sans canot de sauvetage."
Le mois qui suivit fut pénible : il venait d'apprendre que son meilleur ami, Patrick était atteint d'un cancer.
- Tu ne t'amuses pas ?
- J'ai pas trop envie. Pourquoi t'as l'air triste ? C'est la mort de Mamie ?
- J'ai l'air triste ? -Oui fit-elle en hochant la tête...Oui, ça doit être Mamie. Ce n'est pas très facile de perdre sa mère.
- Pourquoi t'es toujours tout seul ?
- Tu tinquiètes pour moi...c'est gentil. Mais ça va, j'ai un travail, des amis, je t'ai toi !"
Sa propre petite fille qui s'inquiétait pour lui ! Il en aurait pleuré d'émotion si elle n'avait été pas là à scruter son regard de sa douceur enfantine. Et puis, la vérité derrière ses mots : même sa fille voyait en lui un homme pathétique, sans envergure, sans relief, un terrain de vie plat. Rien qui relevait la sauce fade de son quotidien : pas de femme, un métier qui l'usait, une mère à tout jamais absente. Sa ex-épouse l'avait prévenue : "si tu n'agis pas en permanence sur la vie, elle finira par te retirer le peu que tu as. A la fin, tu te retrouveras dans l'océan sans canot de sauvetage."
Le mois qui suivit fut pénible : il venait d'apprendre que son meilleur ami, Patrick était atteint d'un cancer.
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