Mon sang ne fait qu'un tour ; un caillot doit en obstruer le passage. Il s'épaissit comme une pâte dentifrice pas rebouchée. La fougue liquide qui innervait les vaisseaux mollit, ralentie par les mois d'attente stérile.
"Il te faut un réseau, des relations ; il te faut Paris. Monte à l'assaut de la capitale !" me suggère mon ami René, écrivain de longue date publié de longue date dans la même maison d'édition qui fait aussi date. "Je te recommanderai auprès de mon éditeur. Avec ce que t'écris ma belle, y'a pas de raison !" Et vas-y que je t'envoie le manuscrit avec lettre de recommandation, vas-y que je prends des nouvelles de la créature d'encre de temps en temps, histoire de vérifier qu'on s'occupe bien d'elle, qu'on lui donne à bouffer, qu'on la regarde un peu comme ça, parfois avant de dormir... Même le René il en perd son latin : la créature écrite est délaissée, en train de pourrir sur un coin de table, tout juste si on lui fait risette une fois la semaine. Elle crève la pauvre ; et celle qui l'a enfantée se tord de douleur. Ca se traite pas comme ça une mère ; dans ma culture méditerranéenne, c'est quelqu'un la mère. Y'en a même qui pèteraient la gueule à ceux qui respectent pas une mère. Est-ce bien des hommes ceux qui traitent le petit et la mère comme ça ? René, il était désolé pour moi : "Tu sais, j'ai commencé y'a vingt cinq ans. C'était facile en ce temps-là. Aujourd'hui, je ne suis même pas certain, si je déposais mon manuscrit pour la première fois qu' un éditeur en voudrait" .
Me voilà pleinement rassurée ; René n'est donc potentiellement pas publié si on actualise un peu les choses. Comme il est gentil René de vouloir prendre à lui un peu de mon désarroi.
"Il te faut un réseau, des relations ; il te faut Paris. Monte à l'assaut de la capitale !" me suggère mon ami René, écrivain de longue date publié de longue date dans la même maison d'édition qui fait aussi date. "Je te recommanderai auprès de mon éditeur. Avec ce que t'écris ma belle, y'a pas de raison !" Et vas-y que je t'envoie le manuscrit avec lettre de recommandation, vas-y que je prends des nouvelles de la créature d'encre de temps en temps, histoire de vérifier qu'on s'occupe bien d'elle, qu'on lui donne à bouffer, qu'on la regarde un peu comme ça, parfois avant de dormir... Même le René il en perd son latin : la créature écrite est délaissée, en train de pourrir sur un coin de table, tout juste si on lui fait risette une fois la semaine. Elle crève la pauvre ; et celle qui l'a enfantée se tord de douleur. Ca se traite pas comme ça une mère ; dans ma culture méditerranéenne, c'est quelqu'un la mère. Y'en a même qui pèteraient la gueule à ceux qui respectent pas une mère. Est-ce bien des hommes ceux qui traitent le petit et la mère comme ça ? René, il était désolé pour moi : "Tu sais, j'ai commencé y'a vingt cinq ans. C'était facile en ce temps-là. Aujourd'hui, je ne suis même pas certain, si je déposais mon manuscrit pour la première fois qu' un éditeur en voudrait" .
Me voilà pleinement rassurée ; René n'est donc potentiellement pas publié si on actualise un peu les choses. Comme il est gentil René de vouloir prendre à lui un peu de mon désarroi.
1 commentaire:
Tout ne serait qu'une affaire de rencontres, d'une excellente communication...? Eh bien, presque oui ! L'artiste est une poussière qui doit gripper le système et provoquer son émoi, tant que vous serez en dessous de la ligne de démangeaison, rien de bon n'arrivera. Mais vous êtes en ascension, une ascension qui se fout des écoles et du ton commun, il faut trouver votre démesure. Donnez nous de la chair, du sang, du foutre, ce qui nous émeut et anime notre âme. Vous êtes sur la voie.
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