Etoffons le concept de "blog-story" un instant ; est-ce que l'auto-fiction qu'on dit épuisée sur support papier peut trouver une nouvelle direction sur le blog ? Avec cette quasi-quotidienneté de l'écriture, on peut même se demander si l'auto-fiction n'est pas le propre du blog ; l'exhibition est -pour ma part- un art plus visuel -(et donc plus propice à l'écran)- qu'intellectuel.
Voici donc le premier volet de cette auto-fiction (où il va de soi que par une sorte de règle obligée on fait toujours le beau et le malheureux, ce qui revient exactement au même).
"Je m'appelle Reine. Tu parles ! Reine de quoi ? Reine sans sceptre, reine sans royaume si ce n'est celui de son domaine presque vide peuplé de sujets boîteux, belîtres insoumis à son orgueil et ne pousuivant qu'un objectif : qu'enfin la reine accepte son inutilité au monde, pire encore, l'évidente ineptie de son existence et qu'elle en crève, comme on éclaterait avec plaisir, -juste pour le bruit rigolo que ça fait- les petites poches de plastique à bulles. Le Néant conspire sec contre moi. En voici les preuves tangibles. Et pour bien faire, pour n'écarter aucune preuve, je noterai chaque jour ce qui me semble relever de cette ténébreuse affaire.
Aujourd'hui, comme tous les jours, je me suis rendue à la boîte aux lettres. Fixée au grand chêne qui surplombe le chemin, je l'observe qui se remplit quotidiennement de prospectus, de factures, mais hélas, jamais du courrier que j'attends depuis des lustres. Ce matin n'a pas dérogé à la règle : quand j'ai pris la lettre qui m'était destinée au milieu de ce tas de n'importe quoi, de ces "Centre Leclerc", de ces "Carrefours je positive", de ces "Auchan la vie moins chère", j'ai senti mon coeur palpiter plus vite que la normale. C'est drôle cette propension depuis quelque temps que mon coeur a de s'emballler pour un oui ou pour un non ; je suis préparée pourtant à l'échec, je devine résignée qu'avec le tampon de la maison d'édition qui se trouve côté face de l'enveloppe, il y aura toute l'inexistence à laquelle je suis consignée. Une nouvelle lettre-type avec ses mots qui ne doivent pas trop blesser ni trop faire espérer : "Votre manuscrit ne rentre pas dans le cadre de nos collections" Dix fois, vingt fois lus ces mots-là, ces maux-là. Pourquoi mon livre ne rentre-t-il pas dans le cadre de leurs collections ?Pas foutue de le savoir et eux de l'autre côté de l'enveloppe pas foutus de me l'expliquer. Dix fois vingt fois...et toujours pas moyen de tuer l'espoir. L'espoir, il va me tuer à force de ne pas vouloir mourir. N'espère donc rien , petite idiote ! Vas-tu cesser de croire ! Cesse-donc !
Voici donc le premier volet de cette auto-fiction (où il va de soi que par une sorte de règle obligée on fait toujours le beau et le malheureux, ce qui revient exactement au même).
"Je m'appelle Reine. Tu parles ! Reine de quoi ? Reine sans sceptre, reine sans royaume si ce n'est celui de son domaine presque vide peuplé de sujets boîteux, belîtres insoumis à son orgueil et ne pousuivant qu'un objectif : qu'enfin la reine accepte son inutilité au monde, pire encore, l'évidente ineptie de son existence et qu'elle en crève, comme on éclaterait avec plaisir, -juste pour le bruit rigolo que ça fait- les petites poches de plastique à bulles. Le Néant conspire sec contre moi. En voici les preuves tangibles. Et pour bien faire, pour n'écarter aucune preuve, je noterai chaque jour ce qui me semble relever de cette ténébreuse affaire.
Aujourd'hui, comme tous les jours, je me suis rendue à la boîte aux lettres. Fixée au grand chêne qui surplombe le chemin, je l'observe qui se remplit quotidiennement de prospectus, de factures, mais hélas, jamais du courrier que j'attends depuis des lustres. Ce matin n'a pas dérogé à la règle : quand j'ai pris la lettre qui m'était destinée au milieu de ce tas de n'importe quoi, de ces "Centre Leclerc", de ces "Carrefours je positive", de ces "Auchan la vie moins chère", j'ai senti mon coeur palpiter plus vite que la normale. C'est drôle cette propension depuis quelque temps que mon coeur a de s'emballler pour un oui ou pour un non ; je suis préparée pourtant à l'échec, je devine résignée qu'avec le tampon de la maison d'édition qui se trouve côté face de l'enveloppe, il y aura toute l'inexistence à laquelle je suis consignée. Une nouvelle lettre-type avec ses mots qui ne doivent pas trop blesser ni trop faire espérer : "Votre manuscrit ne rentre pas dans le cadre de nos collections" Dix fois, vingt fois lus ces mots-là, ces maux-là. Pourquoi mon livre ne rentre-t-il pas dans le cadre de leurs collections ?Pas foutue de le savoir et eux de l'autre côté de l'enveloppe pas foutus de me l'expliquer. Dix fois vingt fois...et toujours pas moyen de tuer l'espoir. L'espoir, il va me tuer à force de ne pas vouloir mourir. N'espère donc rien , petite idiote ! Vas-tu cesser de croire ! Cesse-donc !
3 commentaires:
C'est de l'art, s'habituer ! La patience n'est que la résistance qui conforte vos choix. Un beau dessin incendié vous donnera sans doute quelques satisfactions.
Très cher anonyme, auriez-vous prévu d'en faire un pour moi (un beau dessin incendié)? Je suis sûre qu'avec vous l'attente passera beaucoup mieux...si vous êtes un peu habile, mais je n'en doute pas un instant.Votre petite Reine.
Oops, j'allais vous dire à peu près la même chose. Nous nous sommes croisés.
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