Ecrivain, écrit-vain, ça fait dix ans que je raconte ça à tout le monde. La honte ! Pas une publication papier avec mes deux romans et mes nouvelles ! Rien ! Autant dire que je n'existe pas. Je suis nulle. Tout le monde est plus beau, plus fort, plus intelligent que moi. Même Christine Angot, elle est plus belle que moi, c'est dire ! Et pourtant, je fais de belles lettres de présentation avec un synopsis qui accompagne le manuscrit et "bonne lecture" à la fin. Depuis quelque temps, je me suis à mise aussi à coller une petite photo sur la lettre ; on ne sait jamais, je peux peut-être tomber sur un éditeur sensible à mon charme, même si je ne suis pas aussi bandante que Christine Angot. Mais rien. La petite brune sur la photo, elle n'est pas assez jolie.
J'ai ouvert la lettre ; je ne me rappelais même plus que je lui avais envoyé un manuscrit à celui-là tellement ça date. Il disait être content de la confiance que je lui témoignais et affirmait deux lignes plus loin être désolé de ne pouvoir donner suite à ma demande. Ca m'a rappelé étrangement les messages sur mise en attente des services administratifs. "La Maif vous remercie de votre appel mais ne peut donner y suite : le standard est encombré. Merci de rappeler ultérieurement." Ca me glace le sang cette froideur, cette politesse bureaucratique. Donc vraiment on n'a pas deux minutes à m'accorder ? Même avec tous mes atouts ? C'est qu'on est jaloux de moi. Ah, je vois ! C'est ça... de la jalousie. Je suis une rivale potentielle ; dans une maison d'édition, je foutrais le bordel. Les nanas viendraient me crêper le chignon ; aucune bien sûr ne me trouverait du talent. Au moins, si j'étais comme Christine Angot, personne ne m'envierait. C'est peut-être pour ça qu'elle arrive encore à nous faire croire à l'impossible : l'impossible lui est arrivé.
J'ai ouvert la lettre ; je ne me rappelais même plus que je lui avais envoyé un manuscrit à celui-là tellement ça date. Il disait être content de la confiance que je lui témoignais et affirmait deux lignes plus loin être désolé de ne pouvoir donner suite à ma demande. Ca m'a rappelé étrangement les messages sur mise en attente des services administratifs. "La Maif vous remercie de votre appel mais ne peut donner y suite : le standard est encombré. Merci de rappeler ultérieurement." Ca me glace le sang cette froideur, cette politesse bureaucratique. Donc vraiment on n'a pas deux minutes à m'accorder ? Même avec tous mes atouts ? C'est qu'on est jaloux de moi. Ah, je vois ! C'est ça... de la jalousie. Je suis une rivale potentielle ; dans une maison d'édition, je foutrais le bordel. Les nanas viendraient me crêper le chignon ; aucune bien sûr ne me trouverait du talent. Au moins, si j'étais comme Christine Angot, personne ne m'envierait. C'est peut-être pour ça qu'elle arrive encore à nous faire croire à l'impossible : l'impossible lui est arrivé.
5 commentaires:
Très drôle ; avec ce sens de l'humour, vous ne devriez pas tarder à trouver un éditeur. C'est bien d'utiliser l'auto-dérision en toute circonstance plutôt que de déverser un fiel stérile.
merci pour le commentaire ; mais pourquoi demeurez-vous anonyme ? je vais finir par croire à la "conspiration du Néant" pour de bon !
L'anonymat, c'est ce qui me permet pour l'instant d'émettre un avis assez libre ; quand le moment sera venu (vous comprendrez pourquoi),je me dévoilerai. Mais ne vous brouillez pas l'esprit avec ça, continuez sur votre lancée, c'est la bonne.
Henry Miller racontait déjà vieux qu'il s'était mis à écrire pour ne pas décevoir tous ceux auxquels il avait raconté qu'il était écrivain (pour tomber sympathique). Dans ce que j'ai pu lire de l'Age de la Déraison la narratrice est aussi peintre (c'est mon cas comme vous pouvez vérifier). Ce n'est pas la première fois que je viens sur votre blog déposer humblement un comm. En plus j'ai insisté sur le blog de Léo Scheer à la valeur de ce que vous écrivez.
Merci beaucoup Manuel: je suis authentiquement touchée par les commentaires que vous déposez ici ou là à propos de mes écrits. Je m'en vais donc lire le petit dernier que vous avez mis en ligne chez Léo Scheer. Pour ce qui est de mon portrait (pour répondre à un message précédent), j'ai un excellent peintre à la maison...Merci encore pour tout et je vais poursuivre ce dialogue à propos de vos écrits. Reine.
Enregistrer un commentaire